Jour 2

7h30

Un filet de lumière déchire l’obscurité de la chambre d’hôtel. Les rideaux sont tirés, mais le jour s’infiltre, s’insinue, serpente jusqu’au sommeil. Réveil. Stop. Il est trop tôt. Envie de dormir. Encore. De paresser. De rester, étendue, ruisselante de rêves et de nuit. L’aurore s’efface sur mon corps. Je m’étire. J’ouvre les yeux. Je les referme. Quelques promesses, quelques prières secrètes sous l’oreiller. Je rêve d’une bouche perlant les premières rosées du désir. Je rêve de cette bouche qui sait me faire jouir. De repos et de paix. Éblouie par mes traces de chagrin endormi. Au bord de toutes mes folies.

7h45

J’enfile mes baskets et attache mes cheveux. Courir. Transpirer. Je descends pour profiter de la salle de sport. Sans doute la seule dont je pourrais profiter durant ce voyage.

11h00

Valises et sacs à dos refermés, j’enfile manteau et bonnet. Prête pour le check out. C’est alors que le tiraillement familier dont je souffrais depuis quelques heures s’intensifie brutalement. La douleur s’étire et traverse mon corps avec suffisance. Elle semble me foutre un couteau sous la gorge. Non, elle le plante sans sommation et avec anarchie. Je repose mes affaires et me dirige vers les toilettes. Défaite. La vie semble vouloir me hurler qu’elle ne m’oublie pas. Ou se foutre totalement de moi… Je ne comprends pas. Dix jours d’avance. Je laisse quelques cadavres derrière moi. Ténèbres rouge et sybillin. Déchirant le ventre, le sexe et les reins. Cette sève de femme, faite de rouille et d’or, s’affirme avec puissance et arrogance dans les bas-fonds de mon corps. 

Soupire.

J’avale l’anti-inflammatoire qui convient à ce genre de situation. Je reste calme. Je n’ai pas d’autre choix que de subir cette punition.

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